L’ingénieur Franquet interroge un colon de l’île en 1751. Bernadette LeBlanc. ministration de l’île soit indépendante de celle de Louisbourg ; et enfin, 6) qu’une communication directe soit établie entre l’île Saint- Jean et la France”. Malheureusement le rapport de Franquet attire peu d’attention car la petite colonie de l’île Saint-Jean ne constitue pas une priorité pour le gouvernement français. À l’automne de 1755 arrive un afflux d’immigrants acadiens. En effet, c’est à ce moment que le gouverneur Charles Lawrence décide d’effectuer la déportation des Acadiens de la Nouvelle-Écosse, qui persistent toujours à refuser de prêter le serment d’allégeance inconditionnelle au souverain britannique. Cette décision fait suite à la prise du fort Beauséjour, construit par les Français dans l’isthme de Chignectou, au nord de la rivière Missaguash, territoire reven- diqué par la France. Lorsque Charles Lawrence, aidé par des troupes du Massachusetts, s'empare du fort, il y découvre deux cents Acadiens. Ceux-ci jurent qu’ils ont été forcés, sous peine de mort, de prendre les armes à côté des Français, donc à enfreindre leur neutralité. Fort soupçonneux à leur égard, Lawrence décide d’ob- tenir l’allégeance totale des Acadiens ou de les déporter. Selon lui, les Acadiens représentent une véritable menace. En 1755, on compte environ 10 000 Acadiens en Nouvelle- 31