nombre d’Écossais/#. La plupart des colons connaissent très peu la culture de la terre ; un certain nombre s’y adonnent pour la première fois de leur vie. Nous possédons peu de données sur les techniques agricoles des Acadiens de cette époque. John McGregor et d’autres témoins rapportent que les Acadiens pratiquent malheureusement une culture rudimentaire et rétrograde. Ils regrettent que ces cultivateurs ne suivent pas l’exemple de leurs voisins qui réussissent mieux/”. Les Acadiens persistent à conserver leur charrue à un seul mancheron, alors que les autres agriculteurs voisins se servent de la charrue plus efficace de type écossais munie de deux mancherons et d’une oreille en fer Par la force des choses, la communauté acadienne demeure pendant longtemps au stade de la vie pionnière. Elle réussit beau- coup mieux avec les terres nouvellement défrichées qu’avec les terres déjà épuisées par plusieurs années de récoltes identiques®!. Lors de son passage à Baie-Egmont en 1825, Célestin Robichaud observe que les cultivateurs font venir dans la terre neuve des pommes de terre la première année, du beau blé la deuxième et la troisième année et de l’avoine la quatrième®? Les cultures Nous avons vu que pendant le Régime français, les principales cultures dans l’île Saint-Jean sont celles du blé et des pois. Pendant le siècle qui suit la Déportation, les Acadiens continuent à préférer la culture du blé à celle de toute autre céréale. Les fermiers acadiens locataires du colonel Compton dans le lot 17, au début du XIX° siècle, payent chacun dix boisseaux de bon blé comme partie de leur redevance annuelle*. En 1856, les paroissiens de Tignish contribuent en une journée 1000 boisseaux de blé à la cam ppogne de financement pour la construction d’une nouvelle église®*. autres habitants insulaires, tels que les Écossais et les ie cultivent davantage l’avoine*” Quant à la culture de la pomme de terre, elle est introduite dans l’île par des colons britanniques. Les Acadiens l’adoptent vite car elle est facile à cultiver et rapporte bien. On la plante d’ailleurs dans la terre nouvellement défrichée, même autour des souches. D’après le témoignage que nous a laissé Célestin Robichaud de sa visite à Baie-Egmont, la pomme de terre y pousse assez bien, soit «100 boisseaux au mille», c’est-à-dire 100 boisseaux pour 1000 71