sujets utiles et amusants chaque semaine et des membres donne- ront des conférences au cours de l’hiver. Le rédacteur du journal se dit tellement enchanté de cette initiative qu’il souhaite que ce bel exemple soit imité par les Acadiens des autres Provinces Maritimes’?.

Du côté de Miscouche, c’est le curé Ronald-B. MacDonald qui organise le cercle. A l’instar de l’Institut catholique de Rustico, ce club de débats possède une bibliothèque et une salle de lecture. Le Moniteur Acadien explique son fonctionnement dans sa livraison du juin 1876 :

Cette association, dont le lieu de réunion se trouve en face de l'Église, a une salle spacieuse de séance, une bibliothèque, une chambre de lecture ses membres peuvent aller tous les jours lire les journaux de l’Île, les meilleurs journaux du Canada, et des États-Unis, etc. De temps à autre, ont lieu des séances sont discutés des sujets pleins d’actualité, sont délivrées des lectures soit par le fondateur, le Révd R. McDonald, soit par quelqu’un des membres ou par des étrangers invités à cette fin.

À Miscouche, comme ailleurs, l'amélioration de l’agriculture retient davantage l’attention des membres. Tout comme les sociétés de tempérance, ces cercles connaissent des périodes actives et des phases d’inertie.

Le domaine politique

Nous avons vu que les interdictions privant les catholiques du droit de vote et de l’éligibilité à la Législature sont finalement levées en 1830. Les politiciens commencent donc naturellement à solliciter les suffrages acadiens. Il faudra toutefois attendre 1854 pour voir le premier élu acadien, Stanislas F. Perry, occuper un siège à l’As- semblée législative.

Pendant les premières années les Acadiens possèdent le droit de vote, leurs chefs ne semblent pas les encourager à participer au processus électoral. C’est ce qu’un Acadien, qui regrette le compor- tement de ses aînés, écrit en 1880 :

.… trente ans passés à peine, il se trouvait encore parmi nous des hommes, et des plus influents, qui nous disaient : «Mes amis, ne faites pas attention au gouvernement de la province ; ne vous mêlez point de politique ; n’allez pas aux polls. Tout cela est assez bon pour les Anglais, mais pour vous c’est bon à rien.» Et nous, nous écoutions ces avis si bien, que les Anglais, les Écossais, et même les Irlandais, nous tondaient la laine sur le dos comme si

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