L’exposition scolaire (school fair) est un autre événement popu- laire qui a lieu pendant de nombreuses années. L’exposition regroupe, au cours d’une journée d’automne, les écoliers de toute une paroisse à l’école de l’un des districts. Il s’agit d’une petite exposition agri- cole à laquelle des élèves apportent animaux, légumes, pièces d’ar- tisanat, pâtisseries, etc. Des prix sont attribués aux meilleurs expo- sants. Le but de ces expositions est de stimuler l’intérêt des jeunes et de parfaire leurs connaissances dans l’agriculture et les arts ména- gers. À partir de 1930, une autre activité retient l'intérêt des élèves acadiens : le concours de français organisé par l’Association des instituteurs acadiens sous la direction du professeur J.-Henri Blan- chard. Il s’agit d'encourager les écoliers à s’intéresser davantage à l’apprentissage de la lecture, de la grammaire et de la composition française. Le concours se déroule ordinairement un samedi de prin- temps. Les élèves de plusieurs arrondissements environnants se réunissent dans une même école pour subir des examens écrits, corrigés ensuite par un jury provincial. Des livres de lecture sont distribués aux lauréats. Ce concours suscite beaucoup d’intérêt et se poursuit presque sans changements jusqu’à la fin des années 60. Le personnel enseignant Comme nous l’avons vu, les enseignants acadiens sont très actifs à l’époque : ils se rencontrent régulièrement dans le but de partager leurs connaissances et de discuter de leurs problèmes. Si les contri- buables assistent d’habitude à ces réunions, les enseignants se rencontrent aussi parfois entre eux pour améliorer leurs connais- sances en pédagogie et en français. L'un des grands problèmes demeure toujours le manque d’ins- tituteurs acadiens. Les causes en sont variées. D’une part, la faiblesse des salaires incite de nombreux instituteurs, après quelques années d’enseignement, à s’orienter vers des carrières plus lucratives. C’est surtout vrai pour les hommes qui, jusqu’au début du XX® siècle, sont majoritaires dans cette profession. De plus en plus, ils aban- donnent les salles de classe aux jeunes institutrices qui, à leur tour, vont quitter l’enseignement après quelques années pour élever une famille. D’autres instituteurs s’en vont tenter l’aventure dans l’Ouest canadien où les postes d’enseignants sont mieux rémunérés. Ainsi, entre 1906 et 1920, l’inspecteur des écoles acadiennes se plaint fréquemment du départ de ses meilleurs enseignants et enseignantes 175