à «vendre» des briques à des donateurs dont il inscrit les noms sur un registre d’intentions de messes. Son appel est formulé sur des prospectus énonçant les conditions des dons :

Appel Généreux aux Serviteurs dévots de Notre Dame de Mont Carmel

Pour chaque cinq centins (5 cents) donnés pour l'érection de l’Église de Notre Dame de Mont-Carmel, I.-P.-E. on aura l’honneur de posséder une brique dans cette maison de Dieu.

Les noms seront conservés dans un registre, et de plus, on aura part, au sacrifice de deux messes célébrées chaque année dans cette Église. *

Dans le registre paroissial, le Père Arsenault spécifie les dates de ces messes annuelles : l’une sera dite le 16 juillet pour les bien- faiteurs vivants, l’autre sera célébrée le premier jour libre après la Toussaint pour les souscripteurs décédés.

La réussite de ces projets tient principalement à la générosité des paroissiens qui offrent leur aide en temps, en nature et en espèces. Le curé prépare habituellement un plan d’après lequel chaque homme de la paroisse contribue un certain nombre de journées de travail pour couper et transporter le bois de construction, pour aider à la fabrication des briques, pour creuser la cave de l’édifice ou pour faire d’autres travaux du même genre. Souvent les paroissiens font don de produits agricoles que le curé peut vendre au profit du fonds de construction.

En somme, le clergé, jouissant d’un prestige fort enviable et d’un sens d’administration remarquable, réussit à mener à bien, avec la collaboration des paroissiens, des projets grandioses à l’honneur des paroisses acadiennes.

Les religieuses

Nous avons vu que depuis le milieu du XIX® siècle, les reli- gieuses contribuent beaucoup à l’éducation et au développement culturel dans l’île. Rappelons que ce sont les soeurs enseignantes de la Congrégation Notre-Dame de Montréal qui fondent les premiers couvents dans l’île dont ceux de Miscouche, de Tignish et de Rustico comptent parmi les premiers. Cet ordre accueille beaucoup d’Aca- diennes dont Émilienne Arsenault (soeur Saint Fulbert), de Baie- Egmont, la première Acadienne de l’île à devenir religieuse. Elle entre au noviciat en 1874.

De nombreuses jeunes Acadiennes prennent aussi le voile dans

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