calendrier liturgique catholique. Dès le premier jour du mois, c’est la Toussaint, fête d’obligation en l’honneur de tous les saints. Le lendemain c’est le jour des Morts lequel ramène la plupart des paroissiens à l’église. Ce jour-là, le montant de la quête paye les honoraires de messes à l’intention des âmes du purgatoire. Le prêtre et les fidèles se rendent parfois en procession au cimetière prier pour les défunts de la paroisse. À la sortie de la messe se tient, dans certaines paroisses, une vente à l’encan de produits de la ferme, d’artisanat et d’articles divers fournis par les paroissiens. Les recettes de cette vente sont versées à la caisse du curé pour payer les hono- raires de messes, toujours à l’intention des âmes du purgatoire. Selon une croyance fort populaire chez les Acadiens d’antan, les trépassés reviennent sur la terre le jour des Morts ; il ne faut donc pas labourer le sol ce jour-là car on risquerait de les blesser.

La fête de l’Assomption

En 1893, c’est dans la paroisse de Bloomfield que la prin- cipale manifestation nationale a lieu, événement qui est d’ailleurs fort bien réussi, selon le journal Le Moniteur Acadien :

.… La partie musicale était sous la direction du R. M. Gallant et M. le prof. F. Pitre, deux musiciens habiles et distingués. Il faudrait aller dans nos grandes villes de la Puissance pour entendre un choeur plus puissant et mieux exercé que celui qu’il nous fût donné d’entendre pendant la messe. Un orchestre puissant, dirigé par le R. P. Arsenault, donnait un nouvel éclat à la circonstance. Une fanfare de vingt instruments fit résonner ses airs joyeux avant et après la Ste. Messe.

Après la messe eut lieu la procession. Elle se composait de la Fanfare et des sociétés de la Ligue de la Croix et de la Ste. Famille de Tignish et Bloomfield ainsi que de la société de l’Assomption de Tignish.

À midi il y avait au moins trois mille personnes sur le terrain, et les tables et les différents amusements étaient libéralement patronisés. Dans l’après-midi il y eut des discours de prononcés par M. M. Perry, Howlan et Arsenault. À six heures l’as- semblée se dispersa aux sons majestueux de «l’Ave Maris Stella»

Le Moniteur Acadien, le 22 août 1893

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