on travaille si ardemment à obtenir un siège au Sénat. En 1927, le professeur Blanchard écrit :

Les Acadiens forment [..] environ un septième de la population. L’île envoie 8 représentants à Ottawa, 4 sénateurs et 4 députés. En toute égalité donc, les Acadiens devraient y avoir un représentant de leur race. D'ailleurs, le sénat avait été créé afin de faciliter la représentation des minorités, donc raison de plus d’y faire entrer un Acadien, vu que par raison de leurs groupes épars dans les différentes circonscriptions, ils sont dans l’impossibilité de faire élire un député aux Communes.#°

Au niveau du gouvernement provincial, les Acadiens du comté de Prince réussissent, à chaque élection depuis 1894, à faire élire deux des leurs à l’Assemblée législative. Ils ont un élu dans la 1" circonscription électorale du comté de Prince et un autre dans la 3° circonscription du même comté. Généralement, lorsqu’un député acadien est membre du parti au pouvoir, il est nommé au cabinet à titre de ministre sans portefeuille.

En 1917, les Acadiens se réjouissent de voir un compatriote accéder au poste de premier ministre de la province. L'avocat Aubin- Edmond Arsenault (fils du sénateur Arsenault), député à la Légis- lature provinciale depuis 1908 et ministre sans portefeuille, devient le chef du gouvernement après la démission du premier ministre Mathieson. Il est le premier Acadien à devenir premier ministre d’une province canadienne. Son gouvernement est cependant battu aux élections de 1919. En 1921, il est nommé juge de la Cour Suprême de l’Ile-du-Prince-Edouard, poste qu’il occupe jusqu’en 1946.

Les autres députés acadiens qui deviennent ministres sans porte- feuille pendant cette période sont Benjamin Gallant, Jérémie Blan- chard, Marin Gallant et Adrien Arsenault.

Malgré les revendications de L’Impartial et des Acadiens en général, peu d’Acadiens parviennent à se placer dans la fonction publique provinciale ou fédérale. Les quelques postes auxquels ils accèdent sont d'importance secondaire. La pénurie de candidats instruits et le manque d’influence politique contribuent à cette situa- tion.

Si les Acadiens de l’île brillent par leur absence dans la fonction publique, ils sont en revanche proportionnellement surreprésentés dans les forces armées lors des deux grandes guerres mondiales. Le mouvement de propagande anti-conscription que mènent les Québé-

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