La vie sociale et culturelle Les Acadiens de la région Evangéline ont toujours joui d’une vie communautaire intense ou |’entraide est un prin- cipe bien ancré. Les nombreux «frolics» ou corvées d’autrefois en témoignent. Les voisins et les amis se regroupaient pour accomplir certains travaux importants, tels la construction d’un édifice, la coupe du bois de chauffage, le labourage, le filage de la laine ou encore la confection de tapis. Si les frolics sont de fait choses du passé, l’esprit communautaire est tou- jours trés vivant et il se manifeste éloquemment dans les nombreuses coopératives et dans les diverses associations qui font la renommeée de la région. En se rappelant les frolics de jadis, on €voque non seule- ment le travail et la solidarité, mais aussi la féte. Ces regrou- pements étaient d’excellentes occasions de socialisation et de divertissement. Pour qu’un frolic soit bien réussi, il devait absolument se terminer par un bon repas — souvent un fricot 33 Frolic a filer a Saint- Chrysostome en 1916. (Coll. Anne-Marie Arsenault) «Ma mere organisait des frolics a filer de la laine. Toute I’aprés-midi, la mai- son était pleine de femmes avec leurs rouets. €a filait et pis ¢a se contait des his- toires en méme temps, pis ¢a chantait. Ah ! c’était des bons frolics. Le soir, on avait le souper; c‘était presque toujours un pot- en-pot qu’on faisait pour le souper ou bien une poutine en sac. C’était ¢a le principal du souper.» Lucie-Anne Arsenault, 92 ans en 1991