34 Guide historique de la région Evangéline
Les coureux de la Chandeleur a Mont- Carmel vers 1930.
(Coll. Marguerite Richard)
«Je l’avons couri en masse la Chandeleur. II y avait une lotte de pauvres dans ce temps-la. On courait la Chandeleur pour les pau- vres pis on se gardait tout le temps un morceau de lard pour faire un chiard, le soir. C’était les jeunes gars qui couriont; j’étions une douzaine. On était en traine. On passait tout le village. On portait un coq, un cog perché sus une perche. »
Joseph T. Arsenault, 82 ans en 1974
au poulet ou une rapure substantielle — et, évidemment, par de la musique et de la danse. Les musiciens se recrutaient facilement dans le voisinage : 4a Cap-Egmont on invitait les Ferdinand a Joe Daniel, a Abram-Village on s’assurait de la présence de quelques Joe Bibienne et a Saint-Chrysostome on n’oubliait pas de convier les Jean Hubert et les Joe Mocauque. Chaque petit village comptait effectivement sa bonne part d’artistes populaires. Ces talents se sont bien transmis car les musiciens et chanteurs de la région Evangéline sont encore trés nombreux et plusieurs sont bien connus a |’extérieur de la région, et méme de la province. La chanteuse Angéle Arsenault de la famille des Joe Bibienne est la plus célébre.
Les Acadiens de la région ont conservé pendant longtemps de belles traditions héritées de la France. Ces fétes popu- laires se déroulaient principalement pendant la longue sai- son hivernale. Le 6 janvier, jour de l’Epiphanie, les gens du village se rencontraient dans une maison pour féter les Rois. Un roi et une reine, choisis a l’aide d’objets dissimulés dans un gateau, dirigeaient une soirée de jeux de société, de chants et de musique.
Le 2 janvier, les jeunes hommes «couraient la Chande- leur». Dirigée par un chef, la troupe allait de porte en porte
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