La cuisine traditionnelle Les gens de la région Evangéline ont hérité une cuisine diversifiée car leurs ancétres avaient facilement accés aux pro- duits de la ferme, de la mer et de la chasse, sans oublier les fruits sauvages. La quantité de viande et de poisson qu’une famille consommait pouvait varier selon qu’elle vivait sur la ferme ou qu’elle gagnait sa subsistance essentiellement de la mer. Dans un grand nombre de cas, on partageait les deux occupations. Jusqu’au milieu du 20° siécle, le porc était la viande la plus disponible dans la région, car pratiquement toutes les fa- milles engraissaient au moins un cochon. Les rétis et les bouillis de porcs se trouvaient réguli¢rement sur la table. On tuait le cochon vers le début de décembre et une bonne partie de la viande aboutissait au saloir. C’est 4 ce moment qu’on faisait le boudin et la téte fromagée. Bien que l’on ne prépare plus le boudin, certaines personnes continuent a préparer la téte fromagée et la sauce de cochon (sauce de boudin) en s’approvisionnant du sang, de la téte et des abats de l’animal a l’abattoir de Summerside. Les poissons et les fruits de mer trouvent une place hono- rable sur la table acadienne. La variété est assez grande : ha- reng, Maquereau, morue, éperlan, poulamon, truite, anguille, homard, palourdes de basse et de baie, coques et huitres. Depuis un certain temps, on consomme aussi la plaise (plie), le chancre (crabe) et le mouque (moule). Le poisson est géné- ralement bouilli ou frit. Les crustacés sont cuits dans de l’eau bouillante alors que les mollusques sont généralement prépa- rés a la vapeur. On les consomme tel quel ou on s’en sert pour faire des fricots ou des sauces. La pomme de terre — ou la patate —- est un des aliments de base de la cuisine traditionnelle acadienne. Elle figure dans un grand nombre de plats, mais on la sert aussi a titre de légume aux principaux repas du jour. On oublie souvent que les Acadiens ne cultivaient pas la pomme de terre avant la Déportation. Ils l’ont adoptée dés les premiéres années du régime anglais, empruntant par la méme occasion quelques recettes des colons britanniques ou américains venus s’établir pres d’eux. 39