Notre facon de parler
Le parler de la région Evangéline, a l’instar de toutes les langues régionales, se distingue du francais standard par le vocabulaire, la prononciation et la grammaire. Héritiére des divers patois francais parlés par les ancétres venus de la France aux 17° et 18° siécles, la langue acadienne conserve de nom- breux éléments de ces anciens parlers. Cependant, comme toute langue vivante, celle des Acadiens de I’ile a évolué au cours des siécles et elle ne cesse de se modifier. Elle a subi notamment |’influence du francais standard enseigné a l’école et diffusé par les médias, et celle de l’anglais qui n’a cessé d’augmenter depuis au-dela de deux siécles.
Si aujourd’hui la tres grande majorité des gens de la région Evangéline sait bien se débrouiller en anglais, ce qui n’a pas toujours été le cas, un trés grand nombre d’entre eux ma- nient assez facilement au moins deux niveaux de frangais. En effet, on sait s’exprimer dans un francais plus ou moins stan- dard selon les circonstances, mais on parle plus aisément le «franglais».
Le parler acadien des gens de I’ile n’est pas tellement diffé- rent de celui des autres régions des Maritimes, surtout du point de vue du vocabulaire et de la grammaire. Les gens du Nouveau-Brunswick peuvent identifier les Acadiens de I’ile par certaines prononciations caractéristiques. On dit souvent tarre, mar et fiar pour terre, mer et fier, ou magne, lapagne et fagne a la place de main, lapin et faim. Dans la région Evangé- line, on prononce comme au Québec /undzi, tzirer, dzire au lieu de lundi, tirer et dire. Contrairement a beaucoup d’autres régions acadiennes, on a bien conservé |’emploi du j’avions, ce je collectif qui remplace le nous. A titre d’exemple, on dira: «J’ai été a la danse avec mes amis et j’avons dansé toute la soirée».
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