quasi obligatoires aux coureurs de la Chandeleur, et ce, partout dans l'Ile où l’on observait la coutume. Ceux-ci étaient la canne du chef, une perche mesurant cinq ou six pieds, et le coq qui y était fixé. Un manche de balai servait souvent de canne.
Le coq était à l’ordinaire de fabrication artisanale, confectionné soit de carton, de bois, ou encore de coton empaillé. Le plus souvent on le représentait de couleur rouge, à l’occasion enjolivé d’un peu de bleu. Ceux qui portaient le plus de soin à sa confection y ajoutaient quelques grosses plumes tirées des ailes d’un coq récem- ment abattu. Cet oiseau de la basse-cour, mis à l’honneur par les quêteurs, était sou- vent agrémenté de rubans fixés à sa queue de façon à les faire pendiller. Ces rubans décoratifs étaient rouges selon certains témoignages, de couleur variées selon d’autres. Mme Edna Gallant d’Abram- Village se souvient vivement de ces ru- bans. De fait, lorsqu'elle était fillette, on venait lui emprunter ceux qui servaient à retenir ses cheveux tressés. La pauvre petite craignait de les perdre pour toujours en faveur du coq de la Chandeleur. Mais, bien sûr, on les lui remettait aussitôt la quête terminée26,
26. C.E.A., coll. Erma Arsenault, ms. 31.
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