soit peu. Comme le précise Augustin Gal- lant, il y avait des familles qui ne pou- vaient rien donner, et les quêteurs s’y at- tendaient: J'étions tout le temps bien reçu par- tout. Il y avait des endroits bien sûr que t'avais plus que d'autres. Bès ça, on s'’at- tend à ça parce que il y a des Jamilles, tu sais, qui pouviont pas (donner).4 Mais qu'est-ce qu’on donnait, et en quelle quantité? En règle générale, on pou- vait fournir toute une gamme d'aliments, tels légumes, farine, thé, sucre, mélasse, viandes, lard, poisson, etc. On donnait aus- si parfois du savon, de la laine, des vête- ments, et même de l'argent. La quantité des donations variait selon les moyens et la générosité des gens. Naturellement, si la quête se faisait au bénéfice des pauvres, les gens étaient portés à donner plus que si elle devait servir uniquement pour un fes- tin. On demandait même aux visiteurs pour qui ils quêtaient. À Abram-Village, où les pauvres recevaient le gros de la col- lecte, certains fermiers donnaient généreu- sement, au dire d’Augustin Arsenault: Il y a des familles qu'en donniont pas beaucoup, bès des familles charitables.… 47. Ibid., enreg. 669. 58