Lorsque la Chandeleur correspondait à une journée scolaire, les coureux se fai- saient un devoir et un plaisir d’entrer visi- ter les écoliers. C'était au moins la coutume à Abram-Village comme le ra- conte Augustin Arsenault:
Je rentrions à l’école. Je demandions la permission aux maîtres et maîtresses pis j'arrêtions pis quelqu'un restait soi- gner les chevals dans le chemin. Je dis pas qu'on rentrait toutes, bès les plus co- miques, et pis avec le coq. On passait les deux écoles rencontrer les enfants.52
Pendant leur visite, les comédiens impro- visés dansaient et chantaient un peu, essa- yant de leur mieux à faire rire les écoliers, et même à leur faire peur. Mme Roséline Gallant se souvient d’une fois, entre autres, où quelques enfants n'avaient pas tellement apprécié le jeu des quêteurs:
Oui, ils ont déjà rentré à l’école quand j'allais à l’école à Abram-Village. En sü- rement que Laurette (l'institutrice) avait dit: ‘Voulez-vous des incommodes?”” Ils RS aviont dit: ‘‘Oui. J'allons cher- cher nos sacs.” Il y en avait deux ou trois en pénitence. Me semble c'était Edmond à Azade ou quelqu'un... Ils s'aviont mis à brailler.53
52. Ibid., enreg. 732. 53. Ibid., ms. 136.
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