AVANT-PROPOS
Au printemps de 1971, alors que nous terminions notre première année d'études à l'Université de Monc- ton — et pendant laquelle nous entrions en contact avec le folklore acadien — nous tentions nos pre- mières enquêtes folkloriques auprès de quelques chan- teuses d’Abram-Village, notre village natal. Dès ces premières enquêtes, on nous parle de complaintes lo- cales et nous en enregistrons quelques-unes sur ban- des magnétiques. Ces chansons nous impressionnent a la fois par l'importance que leur donnent nos in- formateurs, et aussi par leur longueur.
Notre passion pour l'histoire et la généalogie nous incita aussitôt à vouloir situer ces complaintes dans leur contexte historique. Trois ans plus tard, alors que nous entreprenions nos études en Arts et traditions popu- laires à l'Université Laval de Québec en vue de l'ob- tention de la maîtrise, le choix d'un sujet de thèse ne nous posa aucun problème. Nous savions déjà depuis longtemps que nous voulions mener une étude sur ces chansons tragiques.
Nos recherches nous ont mené dans les princi- pales régions acadiennes de l'Île-du-Prince-Édouard, soit dans celles des comtés de Prince et de Queens. En plus des enquêtes orales aupres de nombreux Aca- diens, nous avons scruté plusieurs fonds d'archives,
de nombreux journaux, un grand nombre de registres paroissiaux, etc.
Cette étude n'aurait guère pu être réalisée sans la précieuse collaboration de nombreuses personnes. Nous voulons d'abord exprimer notre gratitude à tous