Jérôme Maillet
Il a bien souffri pendant deux mois entiers Sans pouvoir y revoir ce qu'il désirait tant. On appela un prêtre, on alla pour le qu'ri’, Il ne veut pas venir car c'est pas son pays.!19
L'auteur a souvent recours à des expressions qui ne sont pas de son propre cru. Il se permet d'emprun- ter un peu partout des expressions toutes faites qu'il adapte au besoin à son poème. Il se sert souvent, par exemple, d'expressions types telles que, «Oh! venez écouter chanter» dans l'introduction de sa chanson. ou encore «Si vous désirez de savoir le nom de ce cher enfant», en la terminant. À l'occasion, ce sera tout un couplet, et parfois même plusieurs, qu'il ira chercher à une autre complainte. Ainsi, les vers sui- vants, tirées de Jérôme Maillet, figurent dans Pierre Arsenault et dans Jean-François Cormier de façons bien semblables :
Sa mère se jette à genoux: «Ô Vierge, secourez- [nous!
Ayez pitié de nous car je m'adresse à vous.
Prenez part à nos peines, priez votre cher Fils,
Que notre enfant jouisse de son saint Paradis. » 20
Le religieux occupe une place importante dans les complaintes, ce que démontre bien les nombreuses expressions employées. Celles-ci se présentent le plus souvent en tant que prières adressées au ciel par la vic- time, par ses parents, ou parfois même par l’auteur, et ce, à titre de narrateur. La Vierge Marie est celle que l'on invoque le plus souvent. Les quelques exem- ples suivants suffiront à illustrer ce type d'expressions:
Pierre Arsenault
Ô Sainte Vierge! Ô Mère protectrice! De votre enfant soyez médiatrice.
19. Coll. Georges Arsenault, enreg. 19. 20. /bid., ms. n° 209.
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