Dieu par sa grâce
Nous a donné du blé
En grande abondance
Pour mettre dans nos greniers. (C)
re Quant à la strophe suivante, elle précise la quan- tite de blé récolté la deuxième année:
N'ayant pu semer qu'un boisseau de blé, Vingt-trois boisseaux nous avons récoltés. La Providence
Nous a favorisés
D'une abondance
Plus qu'on peut espèrer [sic]. (A)
Ce couplet n’a été recueilli qu'en une seule version. Du septième au treizième couplet, l'auteur relate un incident arrivé à son père. Elle dit qu'ils sont assez contents d'être venus à La Roche, mais qu'ils ont bien du souci pour leur père qui est resté à Malpè-
que. IIS craignent que les Anglais lui causent du mal- heur.
Leur crainte était bien légitime. Un jour, dit la complainte, lorsque leur père alla pour soigner son cheval, il trouva une note l'avertissant de quitter le village, sinon ils seraient tous «assassinés» et mis «au pillage». En apprenant la nouvelle, ses enfants allèrent le chercher pour l’éloigner du danger.
Cet incident a été rapporté par quelques histo- riens. Le père Alfred Burke dit que cela est arrivé à un Joseph Arsenault, surnommé «Joe League and a half», qui fut un des derniers Acadiens à quitter Mal- peque. Toujours selon le père Burke, Joseph Arse- naut, qui jouissait d'un niveau de vie raisonnable, était établi sur une ferme de cinq cents acres sur le do- maine de Harry Compton. Après un certain temps, une famille anglaise vint s'établir sur la ferme adija- cente. Elle fut bientôt hantée par l'idée de voir son voisin acadien quitter sa terre. Un jour, alors que Joseph Arsenault était absent du village, le voisin anglais, prenant avantage du caractère docile de la
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