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10. D'après vous, lorsqu'un Acadien parle français à un Français de France: ( ) il se fait comprendre assez facilement ( ) il a beaucoup de misère à se faire comprendre ( ) il ne peut pas se faire comprendre du tout
Il est évident que les francophones sont mieux placés pour répondre à cette question. Voilà pourquoi nous avons compilé séparément les réponses des Acadiens francophones de celles des Acadiens anglophones. Disons tout de suite que les réponses à ces deux questions varient de façon intéressante entre les divers groupes. A la question 9, l'ensemble des Acadiens francophones ont indiqué à 57.3% que lorsqu'un Acadien parle français à un Québécois, il se fait comprendre assez facilement. Mais ce sont les aînés qui ont davantage donné cette réponse, soit 75.5% contre 30.3% pour les étudiants. Effectivement les jeunes ont indiqué à 69.7% que dans une telle situation ils avaient beaucoup de difficulté à se faire comprendre, et 20.4% des aînés ont affirmé la même chose. Par ailleurs, aucun Acadien francophone n'a répondu qu'il ne pouvait pas se faire comprendre du tout par un Québécois.
Les statistiques changent quelque peu quand il s'agit de parler à un Français de France. Elles révèlent que 63.45% (E - 57.6%; À - 67.5) des répondants Acadiens francophones estiment qu'un Acadien peut se faire comprendre assez facilement d'un Français. Les Acadiens de langue française croient donc, dans une faible proportion (6.1%), qu'il est plus facile de se faire comprendre par un Français que par un Québécois. Mais en examinant les statistiques de plus près, on se rend à l'évidence que ce sont surtout les jeunes qui pensent ainsi, soit une pro- portion de 27.3%.
En poursuivant l'étude, on voit que 28.1% des Acadiens francophones (E - 36.5%; À - 22.5%) ont répondu que l'Acadien avait beaucoup de difficulté à se faire comprendre d'un Français et seulement 2.44% ont indiqué qu'il ne pouvait aucunement se faire comprendre. Il est intéressant de remarquer que les aînés, beaucoup plus que les jeunes, affirment qu'il est assez facile de se faire comprendre à la fois des Québécois et des Français. Comment interpréter ces constatations? D'abord, notons que les aînés acadiens parlent généralement un français moins anglicisé que celui des jeunes Acadiens francophones, donc ils arrivent plus facilement à se faire comprendres des autres francophones. 11 y a aussi lieu de croire que le facteur âge entre en ligne de compte, pour la simple raison que les aînés ont eu beaucoup plus d'occasions au cours de leur vie de rencontrer des Québécois et des Français. Ainsi, ils sont évidemment en mesure de porter un meilleur jugement sur. la question que les jeunes de 18 ans.