26 PAR UN DIMANCHE AU SOIR s’enivrer. Une fois les enfants nées, elle a eu peur que ses petites filles viennent à appréhender et à détester leur père. Souhaitant de tout cœur qu'il modifie son comportement, elle a tenté de le Corriger en ayant recours à la psychologie. Lorsqu'il arrivait en état d’ébriété, elle disait aux enfants, sans que son mari s’en aperçoive, d’aller l’embras- ser et de lui dire qu'elles l’aimaient. Elle espérait que cette marque d'affection lui touche le cœur et lui fasse prendre conscience qu’il pouvait améliorer son rôle de père. Léah m'a bien confié qu’elle croyait que cette tactique avait réussi, ou du moins avait contribué à le transformer, car il a bientôt abandonné la boisson et sa conduite comme époux et père s’est grandement améliorée. À partir de ce moment, elle n’a pas eu à se plaindre de sa vie conjugale. Léah et Alyre avaient des personnalités fort différentes. Elle était loquace, pleine d'humour et extrêmement sociable. Lui, par nature, était très tranquille, timide même. Quoique peu bavard, il n’était pas pour autant insociable, car il appréciait la compagnie. Comme Léah, il appréciait les enfants et il jouissait de leur présence. Comme le dit simplement sa fille Florence : «Il aimait vraiment les enfants, mais c'était pas un grand parlantcomme elle.» Avec ses filles, ilse montrait moins sévère que Léah, du moins il s’occupait beaucoup moins de la discipline. Elle avait des règlements bien précis qu'il fallait suivre. Par exemple, les filles ne pouvaient pas aller s'amuser chez les voisins sans sa permission. À l’occasion, elle les autorisait à aller faire un tour chez leur oncle Fidèle afin de visiter leurs cousins et cousines, mais seulement pour une très courte période de temps. Et si on ne voulait pas se faire disputer ou encore perdre le privilège d'y retourner, il ne fallait pas accuser de retard : «Je courais assez vite pour m'en aller, raconte Florence, parce que dix minutes étaient passées. Il me semble que c'était point long des fois, je te dis!» De ce point de vue-là, Léah était stricte avec ses enfants, mais non maligne. «On croyait vraiment beaucoup de maman), précise Florence. Elle aimait les gâter à sa façon. Pour les inciter à aller se coucher, Léah leur promettait des friandises. Marie et Florence se