32 PAR UN DIMANCHE AU SOIR

Saint-Thomas d’Aquin en assumant notamment la présidence pen- dant quelques années. Cette société, le principal porte-parole des Acadiens de l’Île-du-Prince-Édouard, se consacrait surtout à la col- lecte de fonds pour l'instruction de la jeunesse acadienne. Les sections avaient la responsabilité d'organiser des activités lucratives et de faire le recrutement annuel des membres. Léah a fait sa bonne part pour cette œuvre éducative en organisant chez elle des soirées

de cartes et de bingo et en faisant du porte-à-porte lors des campagnes de recrutement.

Guérisseuse, sage-femme et parent nourricier

Léah racontait souvent comment elle aurait tellement voulu devenir infirmière. Elle est allée s'informer de la possibilité de recevoir une formation. Malheureusement, elle n’a pu être acceptée en raison de son manque de scolarité, et aussi parce que sa vue n’était pas bonne. Cependant, comme on l’a vu, Léah a travaillé avec une infirmière pendant quelques années aux États-Unis elle a pu acquérir des connaissances qui lui ont été utiles plus tard : «Dans ce temps-là, c'était assez malaisé à se rendre au docteur. Quelqu'un qui avait des inflammations, ils veniont me chercher. Je prenais leur fièvre. Là, si je voyais qu'ils étiont trop malades, je faisais venir un docteur. Oui, ça m'a été bien commode.»

Elle possédait un thermomètre pour prendre la température, un des rares thermomètres, sinon le seul, dans Saint-Gilbert. Certaines personnes la surnommaient, avec un brin d'humour, «la Thermome:-

tre).

Les remèdes de Léah relevaient toutefois plus de la tradition que de la science médicale. Elle mettait en pratique ce qu'elle avait probablement appris de sa mère et d’autres personnes. Elle savait faire des cataplasmes pour combattre la fièvre avec de la moutarde ou encore avec des pommes de terre ou des oignons. Elle soignait la toux en enduisant la poitrine de graisse de piroune (oie) ou encore en posant un cataplasme d'oignons crus. Pour guérir des infections, elle