LÉAH MADDIX, LA COMPOSEUSE 55
Le Frolic à houker
Le Frolic à houker est probablement la première chanson que Léah a composée à Saint-Gilbert au tout début des années 1940. I] n’est pas facile de dater précisément les compositions de cette époque qui évoquent les divertissements de son groupe d’amies. Léah ne les datait pas. Lorsque je lui demandais quand elle avait fait une telle chanson, elle me répondait simplement qu'il y avait de cela au moins 30 ou 40 ans.
La chanson du frolic à hAouker semble avoir été l’une de ses préférées. C'est d’ailleurs la première composition comique qu’elle m'a chantée. Elle l’a également proposée à quatre autres personnes qui sont venues l'enregistrer par la suite.
La chanson raconte une soirée où Léah et quelques voisines se sont rencontrées pour crocheter un tapis, un tapis Aouké. Souvent, à l'époque, les femmes se donnaient rendez-vous pour s’entraider dans certains travaux, tels piquer une courtepointe, tricoter des bas et des mitaines et aussi pour houker. On appelle cela des frolics. C'est une expression, empruntée à l'anglais, qui signifie une corvée communautaire suivie de divertissement. Ces rencontres avaient normalement lieu l’automne et l'hiver
Léah et ses voisines avaient beaucoup de plaisir à se rencontrer dans ces frolics qui leur permettaient de se retrouver entre femmes et de prendre congé de la famille et du ménage quotidien pendant quelques heures. Elles réussissaient à accomplir une bonne somme de travail au cours de l’après-midi ou de la soirée, mais le divertisse- ment qui accompagnait l'ouvrage était aussi important, sinon plus. On chantait, on se racontait des histoires, on se jouait des tours et on se payait une bonne cure de rire. Léah encourageait évidemment la tenue de ces frolics et elle se faisait un devoir d’y participer. D'ailleurs, un frolic à Saint-Gilbert n'aurait pas été complet sans Léah Maddix.
Le frolic à houker évoqué dans cette chanson avait été organisé par Aldona Gallant, épouse d'Amand à Anicet Gallant. Elle résidait dans le village depuis son mariage en 1938. Elle demeurait chez ses