LÉAH MADDIX, LA COMPOSEUSE 67
Ces petites veillées entre amies se déroulaient tantôt chez l’une, tantôt chez l’autre. Le refrain suggère que celle-cis’est déroulée chez Jos et Susanne Caissie.
La chanson suivante traite d’une autre veillée où elles s'étaient rencontrées pour une partie de cartes, soirée que Léah n’a pas oubliée tout de suite, et pour cause!
La Peur
Dans les années 1940, la plupart des communautés rurales de l’Île-du-Prince-Édouard n'étaient pas encore électrifiées. Saint-Gilbert ne faisant pas exception. Lorsqu'on sortait en soirée, il fallait s’éclairer à la lanterne, surtout les soirs sans lune. Il pouvait faire très noir quand on Se promenait à pied sur la route. Mais même avec son fanal, Léah avait du mal à se diriger dans la noirceur en raison d’un problème de vue. Roséline Maddix se rappelle une soirée où l’on avait joué un tour à Léah. En revenant à pied d’une promenade au bout du village, elle avait demandé à ses amies de l’avertir quand elle arriverait chez elle : (À cette heure, quand je serai chez nous, vous me direz. Je vois pas assez pour savoir quand c’est que j'arrive chez moi.» Mais pour la taquiner et rire un peu, on l’a laissée dépasser sa maison. Roséline poursuit : «Ça fait, j'avons passé devant la maison. Je lui avons point dit. Bien, elle était rendue un bon petit bout, j'avons dit : “ Léah, t'es dépassée de chez vous!” Elle dit : “Mes foiroux!” Elle tourne de bord en courant. On avait donc ri, ce soir-là.»
À une autre occasion, c’est une peur que Léah a eue en revenant de veiller. C'était un soir de printemps alors qu’elle avait entraîné Margaret et Kate Arsenault chez Roséline Maddix. Sur le chemin du retour, elles ont été épeurées par quelqu'un recouvert d’un drap blanc qui, selon Roséline, s'était caché dans le fossé. C’est surtout Léah qui a été saisie de peur et qui a décidé de relater l'événement sur l’air de Quand trois canes vont aux champs.