76 PAR UN DIMANCHE AU SOIR de quoi, tu sais. J'en ai gardé plusieurs les mêmes mots, bien jen ai changé un peu pour que ça s’adonne.» Par la mise en parallèle des premiers couplets des deux textes, on peut voir comment elle a procédé dans son travail d'adaptation. François Richard Aimé Arsenault Ah! venez tous mes chers parents Oh! venez écouter chanter Entendre chanter une chanson. La chanson que j'ai composée. C'est dans le village de Mont-Carmel C’est dans le village d'Egmont-Baie, Y a arrivé une triste nouvelle, Une triste nouvelle est arrivée, Ça nous fait voir que Dieu Tout-Puissant Ça nous fait voir que Dieu Tout-Puissant A pouvoir sur tous ses enfants. A le pouvoir sur toutes ses enfants. C’est un garçon de dix-huit ans C’est un garçon de vingt-sept ans Qui paraissait fort bien prudent, Qui paraissait fort bien prudent, S’en est allé dans les États S’en est allé pour travailler, Pour y finir tous ses combats. Il était engagé pour pêcher. Dieu qui avait marqué sa fin, Mais il avait pas dans l’idée I] s’est tué, c’est là son dessein. La mort funeste qui lui est arrivée. Il a le cœur bien attristé, Oh! c'était sa dernière journée, Ah! c'était pour tous les laisser. La parenté s’est assemblée. Tout le bonsoir leur a souhaité, Toute le bonjour leur a souhaité, Ah! c'était pour l'éternité. Ah! c'était pour l'éternité. Mais il avait toujours dans l’idée Mais il avait toujours dans l’idée De revenir les rencontrer!4. De revenir les rencontrer. Les emprunts à la complainte François Richard sont évidem- ment très nombreux au point que Léah m'avoua qu'elle ne pouvait plus chanter cette dernière, car elle confondait maintenant les deux textes. Léah n’a jamais chanté sa complainte à la famille d’Aimé, bien qu’elle avait entendu dire que M°* Arsenault désirait l'entendre. Malheureusement, l’occasion ne s’est jamais présentée. Il faut dire qu'elles n’ont jamais habité le même village et qu'elles se connais- saient peu. En revanche, Léah l’a interprétée à quelques reprises lors de réunions des Dames du Sanctuaire, d’abord à Saint-Gilbert et par la suite à Abram-Village. C’est probablement là que Lucille Arsenault l’aentendue. Elle aurait alors demandé à Léah deluiécrire les paroles, texte que j'ai par après retrouvé chez elle en 1971. Cette composition et la précédente (Chez la Petite Julie) nous ont amenés à l'extérieur de Saint-Gilbert : d’abord à Urbainville, puis