LÉAH MADDIX, LA CHANTEUSE 115
C'est dans le mois de mai
Le refrain de cette chanson, dans une forme un peu différente, est bien connu des chanteurs et chanteuses traditionnels acadiens de l’Île-du-Prince-Édouard. Cependant, il est généralement associé à une autre chanson, soit celle du petit cordonnier qui demande aux parents de sa petite amie la permission de la marier et qui répond à ceux qui ne semblent pas d'accord :
Murmure qui c'qui voudra, nous coucherons ensemble Dans un beau lit carré suspendu dans les branches’.
J'ai été surpris d'entendre la version de Léah. J'ai tout de suite reconnu un folklore très populaire qu’on intitule C’est dans le mois de maïou En montant la rivière.
Deux expressions surprennent dans le texte qui suit. D'abord, «bouche merveille» au lieu de «bouche vermeilley. Ici, Léah a remplacé un mot qui lui était inconnu par un terme familier ou elle à répété un Changement fait antérieurement. Une seconde adapta- tion se trouve dans le dernier vers. Normalement, on dirait «C’est le galant et la belle!», mais Léah innove et chante : «C’est Arsenault et la belle!» Un peu surpris, je lui ai demandé pourquoi elle avait mentionné mon nom de famille? La réponse n’était pas compliquée. Lorsqu'on chantait cette chanson pour un garçon, m'’a-t-elle expli- qué, on pouvait le nommer par son patronyme d’où «le Gallant (galant) et la belle», «Arsenault et la belle»! Il faut dire qu'à Abram- Village, la grande majorité des gens portent l’un ou l’autre patronyme.