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. Quant aux Indiens, ils gardent, même aujourd’hui, un

souvenir reconnaissant à ces premiers missionnaires qui les ont initiés en même temps à la civilisation et au culte du vrai Dieu. « Le fait qu'ils ont si longtemps conservé une dévotion si merveilleuse pour le prêtre indique bien les soins tendres qu'ils ont reçus autrefois de ses mains » (1).

En 1628, la Compagnie des marchands était dissoute et les pères récollets se retirèrent de l’Acadie. Cette première période de l’histoire acadienne se terminait ainsi sans succès apparent : période de tâtonnements, le roi ne perdit rien, mais les chefs de ces premières expéditions, ne recevant aucune aide de la cour, moururent à la peine, jeunes et ruinés. Les missionnaires, pauvres et sans ambition humaine, parcourant l’Acadie « à pieds et sans argent, à l’apostoli- que » (2) restèrent fidèlement à leur poste, apportant à ces colons et à ces Indiens la double lumière de l'instruction et de la religion.

Dans les chapitres suivants, nous nous attacherons à suivre l’enseignement du français donné dans les écoles régulières, tantôt soutenues par le chef de la colonie, tantôt par le roi, toujours dirigées par le curé de la paroisse. Les visages pâles et les visages bronzés se rangeront sur les mêmes bancs, mais, à l'ombre des grands arbres ou accrou- pis près du feu, d’autres missionnaires continueront à instruire les Indiens moins sédentaires. Plus tard, sous le régime anglais, vers 1760, les ministres anglicans cher- cheront à remplacer les missionnaires français auprès des Indiens, mais d'ordinaire, sans succès. Irrités des traitements

(1) Thibeau, p. 14. (2) Gosselin, p. 13.