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qu’on leur avait fait subir (1), ceux-ci refuseront pendant les premières années de l'occupation anglaise d'accepter la nouvelle religion et ses ministres. Le gouvernement anglais de la Nouvelle-Écosse, pour s'assurer que les Indiens ne s'insurgent pas, fera appel au Père Maillard, auquel il offrira annuellement une rente de cent livres et de cinquante livres à ses successeurs (2). Ce missionnaire se consacra avec zèle à l'instruction des indigènes, écrivant en leur langue un É er jne grammaire et un dictionnaire (3). Le premier prêtre canadien qui travaillera parmi les siens, l'abbé Bourg (1772-1797) acquerra une connaissance parfaite de la langue indienne. « Il pourra ainsi les évangéliser dans leur propre langue » (4). Le gouvernement du Nouveau Brunswick lui demandera de fonder des écoles pour ces Indiens, offrant de « lui verser pour la première année la somme de 500 livres sterling » (5). L'abbé Bourg, qui portait à ces déshérités un amour spécial, acceptera avec joie l'offre du gouvernement.
La conduite des missionnaires catholiques à l'égard des Indiens n'a pas changé jusqu'à nos jours. Sans doute, ils ont cherché d’abord à gagner ces âmes au Christ, mais convain- cus qu'une religion à l'idéal si élevé peut difficilement s'implanter chez ces peuples sans morale, ils se sont efforcés d’abord d’en faire des hommes civilisés. Répondant au désir du roi de France, dociles aux ordres de leurs supérieurs et surtout à la mission de leur commun Maitre, ils ont traversé et retraversé ces immenses forêts acadiennes, pour y propager
(1) Lauvrière. I, p. 22-24. (2) Report on the Can. Archives 1894, p. 320. (3) Thibeau, p. 103.
(4) Casgrain. Mémoire sur le N. E., p. 20. (5) Melanson, p. 142.
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