ne Rs PT

de Brice fut mise à la tête de l’école en 1641 (1) : nous pouvons donc légitimement inférer que l'ouverture de l’école des filles suivit d'assez près celle du séminaire des garçons. Les difficultés ne manquèrent pas à ces deux fondations, et plus d’une fois la pénurie de ressources mit en péril leur existence. Le gouverneur, en effet, devait entretenir sa colonie par lui-même, sans aucun secours du trésor royal. Or, la faible rente accordée aux pères capucins était loin de couvrir toutes les dépenses. Aussi, non content d'engager dans l’en- treprise les fonds de la compagnie dont il était le représentant en Acadie, d’Aulnay y sacrifia-t-il sa propre fortune : il fit d'énormes emprunts sans être assuré de pouvoir s'acquitter. Pour comble de malheur, en 1643, les Bostonnais, secondés par cent quarante protestants de la Rochelle et guidés par le traître Latour, attaquent Port-Royal. « Ils ont tué quantité de bestiaux et pris une barque chargée de pelleterie, poudre et denrée. Les capucins demandent des secours pour d'Aulnay » (2). On comprend que les religieux aient demandé au roi d’aider le chef de la colonie : l’acte de piraterie, dont il venait d’être victime, lui avait enlevé, rien que pour les pelleteries, une valeur de 18.000 livres. Le gouverneur d’Aulnay, écrivent encore les capucins, est « depuis sept ans toujours harcelé, de sorte qu’il faut que le séminaire des sauvages que nous avons soit aussy bien ruyné que la colonie française... si le roi ne vient pas au secours » (3). D'Aulnay répasse en France en 1644 pour réclamer des subsides : il montre avec force preuves à l'appui « l’empeschement que le dit Latour a fait

(1) Lenhart, vol. 27, no 3, D 227: (2) Arch. Nat. col. C1 D I, f. 70. (3) Bibl. Nat. Man. fr. nouv. Acq. 9282, f. 86.