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et de ses enfants : à payer aux Capucins le septième de la traite pour l'entretien de leur séminaire et à nourrir les révé- rends pères capucins.. à secourir la dame d’Aulnay en cas d'attaque et à la rétablir si elle est chassée » (1). Les sémi- naires pourront donc continuer leur œuvre.
_ Cependant le traître Latour trompait Louis XIV et se faisait nommer gouverneur de l'Acadie par lettres-patentes datées du 2 février 1651. L’Acadie se trouvait sacrifiée à celui- là même qui la vendait à l'ennemi. La négligence et l’incohé- rence de la Cour de Versailles firent le jeu de l'Angleterre. Pendant que s’accomplissait en France cette criminelle injus- tice,un créancier de d’Aulnay, Leborgne, débarqua à Port-Royal le 30 août 1652. «Incendier la chapelle de La Hève, empri- sonner deux des principaux missionnaires de Port-Royal, jeter aux fers une noble femme (Madame de Brice), tels furent les exploits de ce marchand huguenot » (2). Le Père Ignace, capucin, qui nous rapporte ces faits ne peut contenir son indignation. «Par un scandale sans précédent, il (Leborgne) a expulsé à main armée deux missionnaires capucins des plus anciens et des plus illustres et des plus capables, les Révérends Pères Comes de Nantes et Gabriel de Joinville, ainsi qu’une dame d'âge mûr... Madame de Brice, d'Auxerre, directrice du séminaire des sauvages et gouvernante des nobles filles du vice-roi défunt, les a constitués prisonniers et retenus cinq mois entiers en captivité » (3). Le Borgne était marchand : une chapelle et des écoles eussent été pour lui une source de dépenses. L'année suivante, la veuve de d’Aulnay
(1) Aff. étrang. Amérique, vol. IV. f, 429. (2) Candide (1), p. 6. (3) Arch. de la Prop. à Rome, Scritlure Antiche, vol. 260.