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— "43 — : crut améliorer la situation désastreuse de la colonie, en se mariant avec Latour, l'ennemi de son mari. « Et comme la

corporation du séminaire de Port-Royal formait avec la veuve

d’Aulnay et ses enfants mineurs une société légale, le custode ou vice-préfet fut appelé à consentir les articles du contrat. Il le fit. pour l'intérêt du dit séminaire » (1). Latour s’empara du riche butin qui se trouvait à Port-Royal et se retira à l'embouchure de la rivière Saint-Jean.

Profitant de ces luttes intérieures, la Nouvelle Angleterre, malgré la paix qui régnait entre les deux métropoles, décida de ruiner la colonie rivale. Le Borgne défendit mal Port- Royal et Latour, depuis longtemps vendu aux Anglais, leur livra les clefs de son fort. L'acte de capitulation de Port- Royal n'oublia pas les Capucins. «En cas que lesdits RR. PP. Missionnaires Capucins voulussent se retirer en France, ils auront passage pareil aux dits surnommez et pourront emporter tous leurs ornements, hardes, livres, meu- bles et autre chose à eux appartenant. et au cas qu’ils aient dessein de demeurer dans le dit pays, leur est permis moyen- nant qu'ils soient éloignés de 2 à 3 heures de la forteresse, et cela pour tant et si longtemps que Son Altesse Olivier, pro- tecteur de la dite République, l'aura pour agréable » (2). Cette restriction perfide détruisait toute cette partie de l'article. Quel- ques jours plus tard le supérieur du séminaire, Léonard de Chartres, tombait victime de la cruauté des vainqueurs (3). En réalité, les missionnaires avaient le choix entre l'expulsion immédiate ou la mort par la faim. Ils n’hésitèrent pas, et

(1) Transaction of the Québec. Lit. Soc. vol. III. (2) Arch. Can. série F. vol. 112, p. 214. (3) Candide. P. 10,