: | É . vant le droit de haute surveillance, se déchargea complè- tement sur lui du soin des écoles, et l'abbé Geoffroy « s’y dévoua avec toute l’ardeur d’un jeune prêtre sorti d'hier de l'atmosphère enthousiaste du séminaire » (1). Il ne se contenta pas de visiter très fréquemment les différentes classes des deux écoles déjà établies, de suivre avec soin le progrès des élèves, de les encourager par de petites récompenses, il sut, au besoin, donner aux maîtres et aux maîtresses de sages directives et des conseils pratiques. Comme il possédait des biens de famille, en Acadie et plus tard au Canada « il bâtit à ses propres frais des maisons d'école et les fournit d'objets indispensables » (2). Telle était son activité que le bruit en parvint à Versailles ; et le ministre, au nom du roi, lui adressa cette lettre élogieuse : « J'ai rendu compte au roi des écoles que vous avez établies tant au Canada qu’en Acadie pour l'instruction de la jeunesse de ses colonies. Sa Majesté m'a paru fort satisfaite de votre zèle pour la religion et pour son service. J'écrit à M. Rondot, intendant, de vous aider en ce qu'il pourra et de me faire savoir la dépense que vous avez faite afin de pouvoir vous procurer quelque grâce de sa Majesté » (3). Nous ignorons quelle fut l'impression causée sur cet humble missionnaire à la nouvelle que sa Majesté paraissait satisfaite de ses services. Sans doute, son désir ardent de développer ses œuvres lui aurait fait préférer un secours effectif, car il avait déjà dépensé pour les écoles plus de 80.000 livres et poussé le dévouement jusqu'à vendre ses livres, ses meubles et (1) Casgrain (2), p. 66. (2) Casgrain (2), p. 67. (3) Arch. de la Marine. Lettres d'Amérique, 1707-8, 30 Juin 1707.