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rendu de grands services à la colonie, quand soudain, en 1744, les Anglais attaquèrent la ville, pillèrent les provisions et s’'emparèrent même du linge à l’usage des sœurs (1). La petite communauté fut contrainte de suivre nombre des colons déportés en France.

Mais là, retirée à la Rochelle dans l'hôpital Saint-Étienne, elle attend le moment de retourner en Acadie, elle revint en 1749. L'état du couvent trop délabré pour être réparé oblige les sœurs à louer une maison, mais si peu commode qu'il était difficile d'y réunir beaucoup d'élèves : la pauvreté fait obstacle à leur zèle. Le prince Louis, Duc d'Orléans, leur accorda une rente de 100 livres. Enfin, en 1754, la construction d’un autre couvent leur permit de revivre les beaux jours du début de la colonie. Mais Louisbourg fut assiégée de nouveau en 1758, et faute de défenseurs et de chefs capables, tomba au pouvoir des ennemis. Ceux-ci veulent en finir : tout est pillé, brûlé, détruit. Les sœurs sont transportées en France elles continuent à instruire les jeunes filles déportées en même temps qu’elles. Leur communauté s’éteignit en 1765 et, l’année suivante, le roi accordait une dot à la dernière reli- gieuse survivante, sœur Geneviève, pour lui permettre d'en- trer dans une autre communauté (2). |

La chute de Louisbourg marque la fin du pouvoir fran- çais en Acadie; tous les établissements de l’île disparurent ; les écoles si florissantes des Récollets et des religieuses de Notre-Dame, les dernières maisons d'instruction complètement française en Acadie, furent englouties dans l'immense brasier, tandis que leurs professeurs, entassés sur des bateaux de

(1) Faillon. II, p. 362. (2) Report on Can. Arch. 1905. I, p. 372.

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