SP PE ET RE TT — contrées lointaines, que de créer un pays semblable au sien, une Nouvelle-France (1). Il semble donc tout naturel, pour bien comprendre les programmes acadiens, de jeter un coup d'œil rapide sur l'instruction primaire en France au début du dix-septième siècle. Les écoles primaires restaient en général confiées à l’église ; au curé ou aux religieux de chaque paroisse incom- bait donc la culture des âmes et des intelligences : système qu'on a beaucoup discuté depuis, mais qui jouissait de la consécration des siècles. Tous les historiens s'accordent à admettre que le « programme de l’enseignement primaire était beaucoup moins étendu qu'aujourd'hui » (2). A l'écriture, à la lecture latine et française, on joignait les trois premières règles de l’arithmétique avec des exemples pratiques. Un autre historien, non moins sérieux et spécialisé dans l’étude de l’histoire de la langue française, déclare « qu’en général, il y a eu au XVIIe siècle des écoles un peu partout » mais qu’elles « portaient tout naturellement la marque » (3) de leur origine religieuse. Par suite d'une coutume, explicable à l'origine, mais devenue surannée avec le temps, on commen- çait d’abord par apprendre à lire en latin, puis en français. Cet usage, venu sans doute de siècles où le latin était l'unique langue enseignée, nous paraît peu rationnel, car enfin «apprendre le latin avant la langue maternelle, c'est vouloir - monter à cheval avant de savoir marcher » (4). Aussi peut-on dire que par suite de méthodes pédagogiques défectueuses, par suite aussi de l'indifférence du gouvernement pour l’ins- (1) Rameau, I, chap. 1 et 2. (2) Allain, p. 161. (3) Brunot. V, p. 32 et 34. (4) Brunot, V, p. 41. 74 "3 1 A die 544 4 =14 NE assé Le ja ee GC d