eds de France, réclamant justice et protection (1). Ces pétitions, d'ordinaire bien rédigées, et indiscutablement par eux-mêmes, portent chacune de nombreuses signatures, mais presque toutes de la même main, et presque autant de croix que de noms. Faut-il conclure qu'ils ne savaient pas écrire ? Cette conclusion nous semble tout à fait injuste. Ces Acadiens, traités pendant leur exil dans la Nouvelle-Angleterre presque en esclaves (2), dans l'impossibilité de se réunir pour signer ces requêtes et même de faire circuler ces pétitions sous les yeux aussi soupçonneux que peu bienveillants de leurs maîtres (3), durent se contenter de confier implicitement ou explicitement à un procureur le soin d’apposer sur ces requêtes leur nom avec une croix. Cette conclusion s'impose d'autant plus que d'ordinaire les quelques signatures person- nelles se trouvent rapprochées, ce qui montre bien que seuls: ces quelques signataires eurent l'avantage de se réunir pour signer les requêtes. | Mais laissons de côté ces documents qui ne peuvent nous donner de justes indications sur l'instruction des Acadiens. De tous les autres que nous avons pu consulter, se rappor- tant aux différentes périodes de l’histoire acadienne (1613- 1790) il ressort que le nombre des personnes qui ont signé elles-mêmes atteint un pourcentage approchant 50 ok. Le résultat est si éloquent que nous oserions à peine le publier tellement l'habitude s’est ancrée de ne voir chez les Acadiens que des illettrés. Nous sommes heureux de voir nos recher- ches confirmées par un historien anglais, qui, l’un des (1) Report on Can. Arch. 1905, vol. I, p. 618-638. (2) Arch. Aff. étrang. Corr. pol. Angl. Vol. 452, f. 203. (3) Lauvrière, IT, chap. XIX. nd do ti ut Cp dé ed de à | | | | 1 | 4 | | |