PR PT PT RE Des ee De — 89 — e manquement, subira trois mois de prison, sans privilège de sursis ou de caution et paiera au roi une amende de dix livres. » (1). Vingt ans plus tard, une nouvelle loi restituait aux catholiques une partie de leurs droits, mais leur défendait encore d'enseigner à tout enfant protestant âgé de moins de quatorze ans (2). Malheureusement, la nouvelle loi n’éteignait pas l'esprit d’intolérance si soigneusement entretenu (3) : ce ne fut que graduellement que les mesures vexatoires dispa- rurent, et, en 1841 seulement, un collège catholique anglais reçut du gouvernement une existence officielle. Depuis, tous semblent heureux de travailler au bien du pays dans la paix et la concorde intérieure. Revenons aux Acadiens. Les lois contre les catholiques, jointes à la misère extrême des Français, ne permettaient pas d'établir des établissements scolaires ; l'instruction pourtant ne disparut jamais complètement de chez eux. Les documents les plus anciens depuis l'exil, écrits par des mains exercées à la plume sous le régime précédent, se rattachent à la marine. L’Acadien, descendant de marins bretons, privé depuis l'exil, de ses terres plantureuses, s’élançait sur de légères embarca- tions jusqu’au Maine, voire même jusqu'aux Antilles. Chacun de ses voiliers, tout comme ceux que les Acadiens dirigent aujourd’hui, avait son livre de bord et son secrétaire. Un de ces livres celui du capitaine Pierre Doucet, datant de la fin du dix-septième siècle et soigneusement conservé par ses des- cendants, nous présente une écriture libre et même élégante. Les grandes colonnes de chiffres indiquent à la fois un esprit () Nova Scotia Laws, 1766, c. 7. (2) Nova Scotia Laws, 1786, c. 1. (3) Bingay, p. 26.