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. rée par son dévouement et par ses soins » (1). On retrouve la même constatation légèrement voilée dans un auteur anglais. Avant sa mort, en 1844, il (le père Sigogne) eut la satisfaction de voir les enfants de son peuple aussi bien pourvus des moyens d'instruction et aussi avancés dans les études que ceux des colons anglais. Aujourd’hui aucune portion de la population n’est plus déterminée à donner à ses enfants au moins une solide éducation élémentaire que les Acadiens français » (2).

De Tracadie, situé à l’autre extrémité de la province, le curé Manceau est tout heureux d’écrire à son évêque en 1817 : « J'ai réussi à établir des écoles dans mes trois missions » (3) acadiennes. Ce curé, arrivé à Tracadie en 1814, après trois ans de travail avait ainsi doté sa paroisse de trois écoles françaises. Il avait d'autant plus de mérite que Halifax, alors à la veille de devenir ville épiscopale, n'avait pas encore une seule école pour les Irlandais catholiques ; aussi les enfants de ceux-ci continuaient-ils à subir les vexations des protes- tants. « Quant aux écoles, écrit un missionnaire d'Halifax, la nécessité est extrême. Depuis que je fais le catéchisme du carême, les maîtres et les maîtresses renferment les enfants pour les empêcher de venir » (4).

Tous ceux qui connaissent tant soit peu l’histoire de la province qui nous occupe, comprendront au prix de quelles difficultés, les Acadiens sont parvenus à sortir de leur profonde misère intellectuelle la rigueur du sort les avait jetés. Ils profitèrent sans doute de la loi de 1811, qui recom-

(1) Dagnaud, p. 169.

(2) Bingay, p. 40 et 41. à

(3) Hist. sur les missions de la Nouvelle-Écosse, p. 244. (4) Hist. sur les missions de la Nouvelle-Écosse, p. 230.

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