{101 — mandait l'établissement d'écoles par toute la province, et de celle de 1826, qui rendait obligatoire l’érection d’une école dans tous les villages importants. Une autre loi en 1832 pré- voyait une allocation provinciale pour l’entretien de chacune de ces écoles. Jusqu'alors pourtant, le gouvernement s'était assez peu occupé des programmes scolaires ; une loi de 1841, article XIV, sanctionna officiellement l'usage de la langue maternelle. «Et qu’il soit décreté que toute école, où l’ins- truction ordinaire pourrait être en français, en gaëlique ou en allemand dans n'importe quel district de cette province, aura droit à une égale proportion de l’argent public comme les autres écoles où l'instruction y serait en anglais » (1). Quelle joie pour les Acadiens de voir reconnu par l’État l’en- seignement de leur langue, au début persécutée et plus tard simplement tolérée. Ils possédaient enfin en Nouvelle-Écosse autant de facilités pour s’instruire, au moins dans les écoles primaires, que les autres nationalités. Les instituteurs du pays ne recevaient pas de préparation spéciale : il leur suffisait de passer un examen assez succinct devant un magistrat ou devant un ministre du culte. Cette coutume avait l'avantage d'ouvrir toutes grandes les portes de l’enseignement, à de nombreux candidats, par contre elle avait l'inconvénient de ne pas tenir un assez grand compte de la compétence des professeurs. L'établissement d’une école normale (1854) remédia à cet ordre de choses en partie seu- lement, car il était encore possible d'obtenir un brevet d’en- seignement en suivant l'ancien système plus facile et moins dispendieux. | (1) Nova Scotia Laws, 1841, c. 43, XIV.