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gés aux restes d'un peuple, dont le seul tort était d’avoir pour lui le droit.

Enfin, le traité de Paris en 1763 rendit ice

maîtresse de tout le Canada et le drapeau fleurdelisé allait:

repasser l’océan après s'être incliné devant le drapeau britan- nique. Mais les héroïques officiers de la Nouvelle-France, afin d'éviter cette suprême honte et de protester contre la négli- gence de la France qui se désintéressait des « quelques arpents de neige » (1) et de ses défenseurs, se réunirent à la nuit tombante, et, dans un morne silence, brülèrent tous leurs drapeaux. La paix signée, près de 800 Acadiens, exilés en la Nouvelle-Angleterre, revinrent au pays ; leur marche fut longue, pénible et semée de tombes. À peine étaient-ils ins- tallés, les uns en Nouvelle-Écosse, les autres au Nouveau- Brunswick, qu'éclatait en 1775 la guerre de l'indépendance américaine. Grâce au concours généreux de la France, les insurgés obtinrent la victoire et les Anglais de la Nouvelle- Angleterre, restés fidèles à la vieille allégeance, durent passer au Canada pour éviter les vexations de leurs compatriotes. Malheureusement pour les Acadiens, plusieurs de ces « per- sécutés, de persécuteurs ‘qu’ils avaient été et qu'ils allaient devenir encore » (2), ne tardèrent pas à se rendre insuppor- tables aux Acadiens. Ceux-ci durent encore une fois aban- donner leurs terres et s’enfoncer dans la forêt, pénétrant jusqu’au Madawaska.

Si d'ordinaire une paix relative est requise pour faire fleurir les arts, on peut également affirmer que le dévelop- pement régulier de l’enseignement dans un pays exige un

(1) Voltaire. Ed. Moland, XXI, p. 196. (2) Albert, p. 75.

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