CHAPITRE VII Écoles françaises dans l’île du Prince Édouard jusqu’en 1877. I. — Les Acadiens dans l’île Saint-Jean (1720-1759). La colonie française de l’île Saint-Jean date de 1720. Au début, elle ne comptait qu'une vingtaine de familles, et sa population n’augmenta guère jusqu’en 1730. Les Acadiens s’attachaient aux terres si riches de l’Acadie et, d’autre part, après la cesssion de Port-Royal aux Anglais en 1713, la France, au lieu de fortifier l’île Saint-Jean, fit choix de l'Ile Royale dont les terres étaient bien moins fertiles. Les colons étaient naturellement poussés à s'établir aux environs de la forteresse de Louisbourg et, de son côté, le gouverneur français faisait tous ses efforts pour les y attirer ; mais les terres de l'Ile Royale n'offraient pas les avantages de celle de l’île Saint-Jean ; aussi, vers 1735, celle-ci abritait, sans défense aucune, plus de quatre-vingts familles. Un détache- ment de soldats anglais y fit une descente en 1744 : « toutes les constructions furent livrées aux flammes tandis que les habitants se réfugiaient dans les bois » (1). L'ile eut encore de beaux jours et, vers 1755, elle comptait une population de plus de 5.000 habitants. Y eut-il des écoles dans cette colonie à la vie si courte et si éprouvée ? Nous n'avons aucun document qui l’établisse ; (1) Blanchard, p. 6. & ; ‘ “4 4 É 34 : à