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Foi envoyait de Londres un de ses sujets, le P. Zocchi, qui devait examiner la possibilité de fonder un collège au Canada.
Mis en relation avec les autorités ecclésiastiques de Québec,
le P. Zocchi allait tenter d'établir un collège au Nouveau- Brunswick ; « malheureusement ce projet ne put aboutir. Les gouverneurs du pays s’y opposèrent péremptoirement » (1). A l’autre extrémité de la province, André Lagarde, vicaire, puis curé de Saint-Basile du Madawaska, transformait en 1817
son vieux presbytère en maison d'éducation, où il se fit lui-
même professeur. Déjà, le Madawaska jouissait des services de plusieurs pédagogues ambulants qui parcouraient le pays en tous sens. L'Académie de Saint-Basile devait donner une instruction plus élevée ; aussi, des paroisses voisines nombre de jeunes Acadiens vinrent-ils se ranger autour de la chaire de l'abbé Lagarde. De cette école sortirent Prospère Cyr, le premier prêtre du Madawaska ordonné en 1830, et plusieurs citoyens très instruits dont l'influence fut considérable : les uns devinrent instituteurs, d’autres députés à la Chambre du Nouveau-Brunswick ou des États-Unis, L'école ne semble pas avoir survécu à la disparition de son fondateur : comme école secondaire, ses programmes laissaient probablement à désirer, et, comme école primaire, elle devait céder le pas aux écoles officielles qui commençaient à se multiplier dans le pays.
Un autre curé de Saint-Basile, le grand vicaire Langevin (1835-1857) se fit remarquer par «ce constant souci des inté- rêts véritables de son peuple au détriment même de ses propres avantages. Pour ses vues larges et patriotiques en matière d'éducation... on voudrait le voir sur un théâtre plus grand, entouré d'hommes capables de le comprendre et de
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(1) Bourgeois, p. 78.