— 135 — attendre. Ces difficultés, dont l’origine se justifie mal et ne s'explique pas du tout » (1), forcèrent l'abbé Richard à fermer son collège. ; III. Dans l'ile du Prince Édouard. Moins nombreux dans l’île du Prince Édouard, et peut- être moins favorisés que leurs frères du Nouveau-Brunswick, les Acadiens de l’île durent se contenter de quelques écoles primaires. Il eut été alors insensé de songer à y fonder une maison française d'études secondaires ; d’ailleurs Mgr. Mc. Eachern, un grand ami des Acadiens, y avait ouvert en 1831 le premier collège catholique des provinces maritimes. Depuis sa fondation, cette maison a toujours conservé une sympathie effective pour les Acadiens, et, encore aujourd'hui, plusieurs Acadiens en suivent les cours. Sylvain Poirier, le premier prêtre acadien de l’île, tâcha, nous l'avons vu (2), de diminuer un mal inévitable en faisant instruire plusieurs Acadiens dans L les collèges français. À sa mort, il fonda une bourse d’études au collège de Saint-Joseph. Dans toute l’'Acadie se manifeste donc un irrésistible désir d’avoir des collèges français. Qui ne se souvient pas de l’état des Acadiens jusqu’au milieu du siècle dernier, ne peut comprendre ces tentatives si opiniâtres malgré leur in- succès. Certes, le courage, la persévérance et la générosité ne manquaient pas à ces ouvriers de la première heure, mais devant eux se dressaient des obstacles insurmontables : pau- vreté presque générale chez les Acadiens, antipathie parfois très marquée des autres nationalités contre ce peuple qui, (1) Rameau. II, p. 285. (2) Cf. Chap. VIL art. I. LR Teese een <ÉAREEE