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les élèves sont au nombre de soixante-trois, mais, les difficul- tés matérielles déjà considérables augmentant, la maison reste très pauvre. Les professeurs, en quittant leur cours d'enseignement, vont casser du bois pour la chauffer ; les murs trop minces protègent mal la famille écolière contre les vents froids de l'hiver. En face de cette misère, les élèves offrent leurs services pendant les récréations et allègent la tâche de leurs maîtres. On vit même le supérieur, pendant une bourrasque de neige, tirer avec eux un lourd traîneau chargé de bois pour le collège. Et cette misère, il la cache à ses paroissiens, les sachant si pauvres qu'il ne veut pas leur demander de nouveaux sacrifices. Inclinons-nous devant ce courage des apôtres de l'éducation en Acadie ; seuls l'amour du faiblè opprimé et la foi en la vie future ont pu ainsi les soutenir | |
Cependant professeurs et élèves, comme jadis saint Paul, «<exultaient dans leurs tribulations » (1) : les enfants péné- traient avec bonheur dans les arcanes des études classiques, encouragés par la pensée qu'avec les armes de l'instruction, ils serviraient mieux leur pays. D'autre part, les professeurs se félicitaient de la docilité et du travail de leurs élèves, et le développement rapide de l'œuvre leur faisait oublier leurs tristesses. Jetons, dès maintenant, un rapide coup d'œil sur la première organisation de ces études classiques dont nous considérerons le plein développement dans un chapitre spé- cial. Pour sommaire que fût alors la préparation requise pour aborder le latin, elle ne pouvait s’acquérir ni dans les écoles publiques, où l’on n’enseignait que l'anglais et très peu le français, ni même dans les écoles libres françaises où, par
(1) IT. Cor. VII, V. 4.
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