CHAPITRE XIV

Les couvents français.

Sous le régime français, deux congrégations de religieuses s’étaient empressées d'apporter l'instruction aux jeunes Aca- diennes; sous le régime anglais, les missionnaires furent longtemps seuls, agréés et protégés par un gouvernement qui voyait en eux presque l'unique moyen de pacifier les esprits. Quant aux religieuses françaises enseignantes, elles eussent été mal reçues par les autorités du pays pendant les cinquante années qui suivirent l'expulsion, et il leur eût été d’ailleurs impossible de fonder des couvents ou des écoles au milieu des Acadiens dispersés et dénués de tout. Avec les années, les lois scolaires portées contre les catholiques tom- bèrent en désuétude; et l’on vit alors des curés essayer de fonder des congrégations de religieuses acadiennes (1) ; d'autres estimèrent plus pratique de faire appel à des con- grégations déjà formées, et par suite plus capables de sur- monter les nombreuses difficultés que rencontraient les premiers couvents acadiens. A l'origine de ces fondations, nous retrouvons toujours un prêtre zélé, soutenant l’œuvre naissante de ses conseils et de son argent et encourageant ses paroissiens à concourir, malgré leur pauvreté, par les humbles oboles, à la régénération de leur race.

(1) Cf. Chap. VIIL, art. IV.